Au nom de Dieu, le tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, que la grâce et le salut soit sur notre Maître Muhammad, sa famille et ceux qui les ont suivi.
Votre question comprend deux aspects. La manière de se comporter en amont des ablutions et que faire à postériori.
Tout d’abord, il est obligatoire d’ôter la peinture du bras si celle-ci constitue un obstacle (hâ-il) entre le membre et l’eau. Vous devez vous efforcer de l’ôter à la mesure de vos capacités, mais si vous craignez un préjudice, comme si une douleur apparait à votre de frotter ou que par habitude, vous savez qu’elle va apparaitre parce que cela fait déjà 5 minutes que vous frotter, ou si vous craignez la sortie du temps de choix (mukhtâr) de la prière en continuant de frotter, vous pouvez madéfier (mash) la zone et votre ablution sera valide. En effet, la crainte de sortie du temps, ou la crainte d’un préjudice permettent de recourir au tayammum, à fortiori, de conserver une ablution à l’eau en recourant à la madéfaction.
Dans un autre cas de figure, si vous vous apercevez à postériori avoir prié sans avoir enlever toute la peinture, mais que vous savez que l’eau est bien passé sur cette zone. L’ablution, donc la prière, demeure valide.
En effet, une question similaire s’est posée auprès de nos prédécesseurs concernant le fait de faire les ablutions avec de l’encre sur les mains. Ibn al-Qâsim a dit : « Faire ses ablutions avec de l’encre sur les mains ne porte pas préjudice [à sa validité] ». L’expression rapportée de l’imam Mâlik dans la Mawwâziyya précise « pour celui qui écrit », c’est-à-dire celui dont l’activité est d’être en contact avec cette encre. Il devient difficile pour lui de totalement s’en prémunir contrairement à quelqu’un qui n’y serait confronté que quelquefois. Or, l’adage juridique stipule que « la difficulté entraine l’allégement ». On trouve chez al-Hattâb et Dhâkhira d’al-Qarâfi : « l’imam Mâlik a dit dans la Mawwaziyya : celui qui s’est ablutionné et constate après la prière qu’il a de l’encre sur lui, cela n’est pas préjudiciable [à la validité de l’ablution] ». Les savants de l’école ont néanmoins expliqué que cela concernait une personne qui s’en rendrait compte à postériori, et qu’il reste obligatoire de faire l’effort de l’enlever avant les ablutions. (Mawâhib al-Jalîl, tome 1, page 201, édition Maktaba Shâmila).
Le pivot de cette norme d’allégement étant (madâru-l-hukm) la difficulté de se prémunir de l’encre pour quelqu’un dont l’activité est d’être en contact chronique avec lui, il nous apparait que vous êtes dans un cas de figure similaire.
Et Dieu est plus savant.